Grignoter est le passe-temps favori de l’homme d’aujourd’hui. Depuis l’année 1970, les autorités sanitaires mondiales conseillent les gens de manger 6 repas par jour pour avoir une énergie stable tout au long de la journée. Quant aux enfants, ils mangent le plus souvent entre 10 et 20 fois par jour. Les collations entre les repas (snack) incluent souvent des aliments ultra transformés des boissons sucrées, et des pâtisseries riches en huiles hydrogénées qui contribuent aux maladies cardiovasculaires.
Certains pensent, il n’y a pas de mal à se faire plaisir. Et on ne voit pas souvent les conséquences physiologiques nocives éventuelles de cette pratique. Et pourtant le grignotage ou Non-stop alimentaire est de toutes les agressions subies par l’organisme, la plus méconnue, c’est la méga nuisance alimentaire ! ! !
Une étude épidémiologique récente publiée dans le journal de Nutrition et qui porte sur 50,660 adultes aux états unies et au Canada. A montré que l’augmentation de la fréquence des repas plus de 3 repas par jour est associé avec une augmentation de l’indice de masse corporelle. Ce qui est sûre que cette augmentation est fréquemment observée chez les personnes atteint de syndrome métabolique. Et elle est associée avec l’augmentation de l’adiposité viscérale qui contribue à la sécrétion des cytokines inflammatoires. [1]
A Chaque fois on mange des glucides, le pancréas secrète de l'insuline, c’est l’hormone qui va sensibiliser les cellules pour la synthèse des transporteurs Glu4 responsables de l’utilisation cellulaire de glucose. Une fréquence normale de piques d'insuline est nécessaire pour stimuler l'anabolisme et donner nos cellules une source d'énergie à travers s et la glycolyse et le cycle de Kreps . Toutefois, Plusieurs études ont montré que l’augmentation des piques de sécrétion d’insuline plus que la normale contribue à l’hyper insulinémie et l’hyperglycémie chronique caractéristique de diabète de type 2 . En effet une étude publiée dans le journal de current développement in nutrition a exploré l’effet de la fréquence des repas sur le risque de développement de diabète de type 2 chez 2159 femmes en ménopause. Les chercheurs ont constaté que l’augmentation de la fréquence des repas plus que 4 fois par jour est associé avec une augmentation du risque de développement de diabète de type 2 [2]
Une étude publiée dans le journal de Plose one a exploré l’effet du nombre de repas sur les paramètres métaboliques chez 12 individus sains. Les résultats ont montré que ceux qui consomment 3 repas ou moins ont un meilleur contrôle de la glycémie que le groupe qui consomme plus que 3 repas [3]
Chaque fois, on mange un repas, une réaction inflammatoire se produit au niveau de la muqueuse intestinale suite au passage du chyme alimentaire. Des microlésions vont être produites aux niveaux des microvillosités responsables d’assimilation des micronutriments issue de l’alimentation. Ces microlésions se réparent entre les repas ou lorsqu'on jeune. ( الصيام )
le grignotage soumis notre appareil digestif sous stimulation continue. ce qui va se passer physiologiquement, c'est l'absence de tempe pour la réparation des entérocytes de colon et des microvillosités de la muqueuse intestinale. Ce qui va engendrer une hyperperméabilité intestinale causée par l'éloignement des jonctions serrées ce qui va permettre aux macromolécules non digérées de passer vers le sang et déclencher des réactions inflammatoires. C’est la porte ouverte vers la dysbiose intestinale et la prolifération des bactéries pathogènes. Et aussi les maladies auto-immunes et les intolérances alimentaires [4] . Le grignotage peut aussi causer une mauvaise assimilation des vitamines et des sels minéraux. Conduisant aux plusieurs maladies chroniques dues aux carences alimentaires : ostéoporose, hypertension, asthme etc...
La réduction de la fréquence des repas 2 à 3 par jour pendant un intervalle de 6 à 8 heures apporte plusieurs bienfaits physiologiques dont on peut citer : la réduction de l’inflammation et de stress oxydatifs. Et l’activation des mécanismes de réparation cellulaire comme l’autophagie, la détoxification cellulaire et la biogenèse mitochondriale [5] [6] .
en effet, il faut noter que le jeûne prolongé avec une restriction calorique importante peut engendrer un ralentissement du métabolisme . si votre corps a besoin de 2500 Kcal , il vaut mieux lui donner ce qu'il a besoins. Mais dans un intervalle réduit de 6 à 8 heures pour bénéficier de l'autophagie e, la réparation et la détoxification.
Ces mécanismes sont inhibés par la stimulation excessive du métabolisme. Le grignotage entraine une activation des voies Mtor et IGF1 et inhibe l’autophagie. Ce qui peut augmenter le risque de l’accumulation des mitochondries dysfonctionnelles et des dommages dans l’ADN. Ces phénomènes sont associés avec l’accélération du vieillissement prématuré. Et la perturbation du fonctionnement du système immunitaire.
-Le grignotage est le faite de manger des collations entre les repas ou de manger plus que 3 repas par jour
-le grignotage est associé avec une augmentation du risque de la prise du poids et de développement de syndrome métabolique et de diabète de type 2
- plusieurs études scientifiques solides soulignent que manger 2 à 3 repas par jours en suivant un rythme de jeune intermittent augmente la résistance de l’organisme aux stress : stimule les mécanismes de réparation et détoxification cellulaires l’autophagie, et la biogenèse mitochondriale
-le grignotage peut contribuer aux veillissement prématuré et l’affaiblissement du système immunitaire en inhibant l’autophagie et la biogenèse mitochondriale.
- le grignotage provoque une perturbation dans la réparation des microvillosité intestinales et il peut entrainer une augmentation du risque de développement d’une hyperperméabilité intestinale ( leaky gut syndrome)
Auteur Salim Chibani : naturopathe , chercheur en Microbiologie . Biologie intégrative , biologie antiâge
[1] Meal Frequency and Timing Are Associated with Changes in Body Mass Index in Adventist Health Study 2. Kahleova H, Lloren JI, Mashchak A, Hill M, Fraser GE J Nutr. 2017 Sep; 147(9):1722-1728.
[2] Camilleri M. Leaky gut: mechanisms, measurement and clinical implications in humans. Gut. 2019;68(8):1516-1526. doi:10.1136/gutjnl-2019-318427
[3] Munsters, Marjet J M, and Wim H M Saris. “Effects of meal frequency on metabolic profiles and substrate partitioning in lean healthy males.” PloS one vol. 7,6 (2012): e38632. doi:10.1371/journal.pone.0038632
[4] Meal Frequency and Timing Are Associated with Changes in Body Mass Index in Adventist Health Study 2. Kahleova H, Lloren JI, Mashchak A, Hill M, Fraser GE J Nutr. 2017 Sep; 147(9):1722-1728.
[5] Paoli A, Tinsley G, Bianco A, Moro T. The Influence of Meal Frequency and Timing on Health in Humans: The Role of Fasting. Nutrients. 2019 Mar 28;11(4):719. doi: 10.3390/nu11040719. PMID: 30925707; PMCID: PMC6520689.
[6] Lettieri-Barbato D, Cannata SM, Casagrande V, Ciriolo MR, Aquilano K. Time-controlled fasting prevents aging-like mitochondrial changes induced by persistent dietary fat overload in skeletal muscle. PLoS One. 2018;13(5):e0195912. Published 2018 May 9. doi:10.1371/journal.pone.0195912
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